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La Ministre de la Defense centrafricaine Mme Marie Noelle KOYARA

La Ministre de la Defense centrafricaine Mme Marie Noelle KOYARA

 

De Mme Elisabeth DOMITIEN (première femme centrafricaine à la primature en 1975) en passant par Mme Ruth ROLLAND (première femme centrafricaine à une élection présidentielle en 1993) puis Mme Catherine SAMBA-PANZA (première femme centrafricaine à la présidence en 2014) …….les femmes de poignes, influentes sur l’échiquier politique se comptent sur le bout de doigts en Centrafrique. C’est ainsi que toute la classe politique centrafricaine était surprise de la nomination de Mme Marie Noëlle KOYARA (première femme Ministre d’Etat en 2014) à la tête du ministère de la Défense, l’un des ministères les plus durs et tumultueux dans les gouvernements africains. Alors qui est Mme Marie Noëlle KOYARA ? Constitue-t-elle vraiment la dernière carte du président M. Faustin TOUADERA pour la restructuration des Forces Armées centrafricaines ?

La Michelle Alliot Marie à la centrafricaine Mme Marie Noëlle KOYARA a vu le jour le 14 décembre 1955 à Bouar dans l’Ouest de la Centrafrique ayant une éducation normale comme toutes les familles centrafricaines. Après son école primaire, elle rentre au couvant chez les sœurs Clarisses à Bouar puis au lycée PI XII et enfin le lycée Barthelemy BOGANDA pour réussir au Baccalauréat. Entre temps elle avait réussi brillamment le concours d’entrée à la police centrafricaine mais malheureusement elle a vite abandonné après le décès de sa chère maman. Après son refus d’être envoyée en Russie, puis en Belgique pour suivre une formation de professeur, elle a fini finalement à entrer à l’ISDR de Mbaïki ou elle sortira quelques années plus tard première femme ingénieur d’Agriculture en Centrafrique.Son stage pratique dans une Agence de coopération allemande (GTZ) dans la préfecture de l’Ouham Péndé et des expériences reçues lui ont permis d’avoir de contact direct avec les femmes agricultrices de la région et de connaitre en profondeur leurs difficultés quotidiennes. Avec son ardeur elle est recrutée par  la Société CentrAfricaine de Développement Agricole (SOCADA). De là, elle s’est vue confier la gestion du projet phare du gouvernement de l’époque le Projet de Développement de l’Ombella-Mpoko (PRODEROM) et elle a réussi à étendre le projet jusque dans l’Ouham Péndé, puis à Bouca dans l’Ouest de la Centrafrique. On compte que de réussites partout où elle passe et cela l’a conduit à être nommée Ministre de la Promotion de la femme et de l’action sociale par le président M. André KOLINGBA puis Ministre de l’Agriculture. C’est ainsi qu’elle faisait partie des six femmes retenues pour le programme du Directeur général de la FAO de l’époque M. Jacques Diouf qui avait décidé d’augmenter le quota des femmes représentantes de la FAO en Afrique. La première fois elle était envoyée au Cap Vert, au Burkina Fasoet ensuite en Côte d’Ivoire. Fondatrice du réseau des femmes agricultrices de Centrafrique, son savoir-faire et ses compétences lui ont valu plusieurs décorations honorifiques internationales comme :

  • Chevalier du mérite national agricole
  • Officier dans l'ordre Burkina de reconnaissance agricole
  • Chevalier dans l'ordre de la reconnaissance agricole ivoirien
  • Tam-tam de l'intégration africaine
  • Commandeur dans l'ordre de la reconnaissance nationale
  • Grand officier de la reconnaissance nationale
  • Grand-croix de la reconnaissance nationale

Elle dispose d'un large éventail en terme de compétence nommant dans les domaines de Recherche développement, Mobilisation des ressources, Approche sociologie économique genre, Suivi évaluation des projets et en négociation et gestion des conflits.Etant encore représentante de la FAO en Côte d’Ivoire, elle est sollicitée de nouveau par le gouvernement centrafricain où elle a la chance d’être la première femme Ministre d’Etat aux Travaux publics, à l’équipement et à l’aménagement du territoire et encore première femme Ministre d’Etat à la défense en Centrafrique.

A la prise du pouvoir de M. François BOZIZE en 2003, il a occupé le poste du Ministre de la Défense et son fils M. Francis BOZIZE son chef de cabinet durant tout son règne normal. Une preuve que ce ministère ne peut qu’être confié à quelqu’un de confiance, de dynamique et de courageux. Depuis les crises militaro-politiques qu’a connues la Centrafrique, le souhait prioritaire du centrafricain est le retour à un air paisible d’antan et cela ne devrait que passer par un retour constitutionnel. Ce souhait tant voulu s’est réalisé par la venue au pouvoir démocratiquement du président M. Faustin TOUADERA. Mais depuis cet exploit réalisé par le soutien de la communauté internationaltout se complique de jour en jour car d’accords en accords, de négociations en négociations rien de probant ne se profile à l’horizon et tout le veut que les Forces Armées CentrAfricaines soient structurées pour reprendre les choses en main. Après moult-tergiversations le nouveau gouvernement dit Sarandji2 a vu le jour avec un grand changement inattendu avec la sortie du Ministre de la Défense M. Joseph YAKETE accusé de lenteur dans la restructuration des Forces Armées CentrAfricaines qui s’est vu remplacer par l’immuable Mme Marie Noëlle KOYARA.

Après son bilan positif constaté suite à son premier passage à la tête du Pentagone Centrafricain (Ministère de la Défense) Mme Marie Noëlle KOYARA est une habituée des hommes de tenue. A peine nommée, elle a fait une descente simple remplie de sens à la tête d’une délégation gouvernementale dans la ville Bocaranga pour rencontrer le chef rebelle M. SIDIKIet par la suite la situation s’est calmée avec le retrait des troupes coalisées des 3R de la ville. Elle vient de récidiver positivement avec sa nouvelle descente ce 28 octobre 2017 dans la ville de Gamboula pour rencontrer une faction militaire des hommes non identifiés afin de calmer les esprits. Elle a eu cette amabilité de passer la nuit avec la population apeurée par ces hommes armés non identifiés. La Centrafrique a besoin d’une armée opérationnelle, disciplinée, efficace et respectueuse pour contribuer efficacement au rétablissement de la paix sur toute l’étendue du territoire national. C’est un impératif indéniable, un vœu….. Alors cette carte jouée par le président M. Faustin TOUADERA continue de faire ses effets puisque la Ministre de la Défense a eu quelques exploits depuis son arrivée a la tète de ce ministère.

Dans la culture africaine, la femme ne se montre pas trop en public dans la gestion des conflits. Mais en réalité sa trace se fait voir toujours dans la prise des décisions réglant ces conflits. Consultées la nuit dans leurs cases par les maris, leurs voix se font entendre le jour sous l’arbre à palabre à travers leurs maris. Comme petit rappel, à la sortie du choix de Mme Catherine SAMBA-PANZA comme successeur de M. Michel DJOTODIA à la magistrature suprême, toute la population était dans la rue manifestant leur joie qui se résumait par ‘’ au moins cette fois-ci une femme qui pourra réussir à rallier les belligérants.’’

Pourra-t-il être different dans le cas  de Mme Marie Noëlle KOYARA à la défense pour un apaisement de bruits de bottes et la restructuration de l’armée centrafricaine? La gestion réussie des politiques agricoles à la FAO serait la même pour l’armée centrafricaine ? Les quelques années restant au Président M. Faustin TOUADERA nous le diront mais une chose est sure : Mme Marie Noëlle KOYARA est arrivée à se faire aimer dans le milieu militaire centrafricain par son courage et son hardiesse.

 

 

Le Centro Rassembleur

Tag(s) : #Centrafrique, #Politique, #Diplomatie Centrafricaine, #Opinion, #Decryptage
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